Microdon et générosité embarquée

En ce qui concerne le mécénat des particuliers, le financement participatif ou crowdfunding a beaucoup de succès, mais on connaît moins le microdon.

Le microdon relève du concept dit de générosité embarquée. Il s’agit d’associer le don à des transactions de la vie quotidienne. Les exemples les plus connus sont l’arrondi sur salaire ou l’arrondi à la caisse des supermarchés. Le principe : permettre aux salariés de verser les centimes de leur fiche de paie à une organisation caritative, ou donner la possibilité aux consommateurs d’arrondir leur ticket de caisse à l’euro supérieur pour reverser la différence à une association.

D’ autres exemples célèbres sont l’opération pièces jaunes ou encore les cartes bancaires solidaires.

Cependant, ce type de démarche reste difficile à mettre en place, et se heurte généralement à la réticence des entreprises. Le système nécessite des investissements assez lourds, en particulier au niveau informatique. De plus, les entreprises craignent que le don soit considéré comme un coût, une sollicitation supplémentaire, ou encore que cela perturbe les process de passage en caisse.

En France, l’entreprise pionnière dans ce domaine est MicroDON, une entreprise de l’économie sociale et solidaire. En plus des actions de générosité embarquée classiques (cf. marque L’ARRONDI), MicroDON cherche des façons innovantes et simplifiées de réaliser des petits dons. Leur dernière trouvaille : des cartes sous forme de flyers et munies de codes barres. Elles sont distribuées dans les magasins lors d’opérations ponctuelles. Les consommateurs ont ensuite la possibilité de les passer en caisse, 2 euros ou plus s’ajoute ainsi à leur note. L’argent récolté bénéficie ensuite à des associations.

Aujourd’hui, les actions de microdons en France sont assez ponctuelles (ex : donner un euro par SMS pour une action humanitaire d’urgence). Ces actions sont beaucoup plus répandues en Angleterre et au Mexique. La dernière initiative qui nous vient de ces pays est le café « suspendu » ou « en attente ». On commande plusieurs cafés, mais on n’en boit qu’un. Les autres sont disponibles pour des personnes aux moyens limités, qui n’ont plus qu’à demander un café « en attente » au comptoir.

Le microdon semble donc être un moyen complémentaire de pratiquer le don, mais connaitra-il le même succès que le financement participatif, ou sera-t-il perçue comme une énième sollicitation du point de vue des donateurs? Le microdon peut en effet être perçu à la fois comme un façon plus simple d’être généreux ou alors comme une intrusion dans la vie privée. Mais ces petits dons sont aussi le moyen de sensibiliser la population française et de créer un vrai cercle vertueux de la solidarité.

Alice Vonfelt


Sources :

Dossier Micro-don, Fundraizine n°27, juin 2011

http://www.larrondi.org

http://www.microdon.org

http://www.carenews.com/fr/news/1582-operation-microdon-c-est-pour-bientot

http://www.wedemain.fr/MicroDON-la-generosite-embarquee-pour-le-fundraising-de-demain_a292.html

http://www.la-croix.com/Solidarite/Actualite/Le-microdon-un-nouvel-outil-de-generosite-dans-les-supermarches-2013-09-18-1019110